by RFI
<p>Les commentaires des quotidiens et hebdomadaires africains sur l'actualité du continent. Présentée du lundi au jeudi par Frédéric Couteau, le vendredi et le samedi par Catherine Potet. Un regard original, souvent ironique et parfois sans complaisance sur les événements petits et grands qui font l'actualité de l’Afrique.</p>
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April 21, 2025
<p>Les autorités congolaises tirent à boulets rouge sur l’ancien président.</p><p>Kinshasa annonce en effet, relève le site <a href="https://actualite.cd/2025/04/20/rdc-poursuites-judiciaires-et-saisie-des-biens-de-joseph-kabila-ordonnees-par-le"><strong>Actualité CD</strong></a>, « l’ouverture de poursuites judiciaires contre Joseph Kabila, accusé de “participation directe à l’agression menée par le Rwanda à travers le mouvement terroriste AFC-M23“. Kinshasa ordonne aussi la saisie de l’ensemble de ses biens mobiliers et immobiliers. Des mesures de restriction de mouvement ont été prises à l’encontre de ses collaborateurs, présumés impliqués dans ce que les autorités qualifient d’“affaire de haute trahison à l’égard de la Nation“. Enfin, le ministère de l’Intérieur a pour sa part suspendu les activités du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (le PPRD), formation dirigée par Joseph Kabila. »</p><h2>Le cerveau du M23 ?</h2><p>« Coup de tonnerre sur la scène politique congolaise ! », s’exclame <a href="https://www.afrik.com/kinshasa-accuse-joseph-kabila-de-haute-trahison-et-suspend-les-activites-du-pprd"><strong>Afrik.com</strong></a>. Il s’agit là d’un « basculement inédit dans l’histoire récente de la RDC, poursuit le site panafricain. Joseph Kabila, président de 2001 à 2019 et aujourd’hui sénateur à vie, était jusqu’à récemment resté en retrait de la vie politique active. Mais son retour et les accusations portées contre lui pourraient bien faire voler en éclats l’équilibre fragile issu de la transition démocratique. À Kinshasa, pointe encore Afrik.com, certains hauts responsables vont plus loin encore, désignant ouvertement Kabila comme le cerveau de la résurgence du M23 sous l’étiquette AFC. Une accusation grave, lourde de conséquences, qui risque d’aggraver les tensions politiques alors que l’est du pays reste en proie à de violents affrontements et à une crise humanitaire persistante. La question maintenant est de savoir, s’interroge Afrik.com, si la RDC a besoin d’un tel scénario à ce moment précis. Les mesures que s’apprête à prendre le pouvoir contre l’ancien dirigeant ne risquent-elles pas de créer plus de problèmes que d’en résoudre ? »</p><h2>Quel rôle ?</h2><p>Ce qui a mis le feu aux poudres, c’est la présence de Joseph Kabila à Goma, ville occupée par le M23. D’après plusieurs sites d’informations congolais, l’ancien président est dans la capitale du Nord-Kivu depuis vendredi. D’après l’un de ses proches, interrogé par <a href="https://7sur7.cd/2025/04/18/goma-kabila-vient-en-ambassadeur-de-la-paix-il-ne-va-pas-adherer-au-m23-afc-proches"><strong>7 sur 7</strong></a>, « Joseph Kabila est venu à Goma comme ambassadeur de la paix et non pour adhérer à une opposition armée. (…) C’est le début d’un marathon dans plusieurs parties du pays. »</p><p>Il n’empêche, analyse <a href="https://afrikarabia.com/wordpress/rdc-joseph-kabila-un-retour-pour-quoi-faire/"><strong>Afrikarabia</strong></a>, site spécialisé sur la RDC, « le retour d’exil de Joseph Kabila à Goma, après un crochet par Kigali, qui soutient les rebelles, est un pari risqué qui semble confirmer la thèse de Kinshasa qui associe l’ancien président au M23 et au Rwanda. »</p><p>Afrikarabia qui s’interroge : « quel rôle peut désormais jouer Joseph Kabila ? (…) L’ancien président est-il revenu pour initier une médiation dans le conflit à l’Est ? (…) Souhaite-t-il consulter l’ensemble des forces politiques pour un dialogue interne ? Pour quelles finalités ? Peut-il rejoindre l’initiative des Églises catholiques et protestantes ? (…) Dans l’incertitude politique créée par le chaos sécuritaire à l’Est, un espace politique existe bien entre le M23 et Félix Tshisekedi. Joseph Kabila espère (peut-être) pouvoir s’y glisser, dans le rôle du rassembleur. »</p><p>Reste, pointe encore Afrikarabia qu’au « sein de la société civile, on garde un bien mauvais souvenir des années Kabila : tripatouillage électoral, répression sanglante, corruption et prédation… L’ancien maître du Congo, qui a gouverné 18 ans sans partage, ferait davantage partie du problème que de la solution. »</p><h2>À quand l’union sacrée ?</h2><p>La presse ouest-africaine s’interroge également : « que compte faire Kabila au juste ?, se demande le quotidien <a href="https://www.aujourd8.net/coucou-kabila-est-de-retour-en-rdc-que-prepare-tshisekedi-contre-lui/"><strong>Aujourd’hui</strong></a> à Ouagadougou. Quel est son poids réel sur le mouvement AFC-M23 ? Que prépare Félix Tshisekedi contre lui ? Va-t-il le faire inculper ou même embastiller ? » <a href="https://ledjely.com/2025/04/21/tshisekedi-kabila-le-duel-emerge-du-lot/"><strong>Ledjely</strong></a> à Conakry se demande si les mesures prises par Kinshasa contre Kabila « ne sont pas de nature à isoler davantage le pouvoir congolais qui a pourtant besoin d’un minimum de consensus pour faire face à la crise politico-sécuritaire. »</p><p>« On le voit bien, conclut <a href="https://www.lobservateur.bf/index.php?option=com_k2&view=item&id=7506:félix-tshisekedi-contre-joseph-kabila-la-crise-dans-la-crise-en-rdc&Itemid=112"><strong>L’Observateur Paalga</strong></a>, la RDC n’a pas mal qu’à sa rébellion à l’est. Elle est aussi malade de la rupture d’alliance entre Félix Tshisekedi et Joseph Kabila. Plus généralement, les politiques congolais peinent à trouver le plus petit dénominateur commun indispensable pour une vraie union sacrée du pays afin de gérer les multiples crises qui l’assaillent et dont la guerre à l’est n’est que le mouvement le plus visible du dandinement inquiétant de ce géant aux pieds d’argile. »</p>
April 18, 2025
<p>« La machine judiciaire s'emballe » titre du Walf Quotidien autour de l'affaire de détournement de deniers publics provenant du fond « force Covid-19 ». Cinq anciens ministres de <a href="https://www.rfi.fr/fr/tag/macky-sall/"><strong>Macky Sall</strong></a> et 27 autres personnes ont été arrêtés. Le journal sénégalais a suivi hier jeudi la conférence de presse du procureur général d'appel de Dakar, Mbacké Fall. La plupart de ces 27 personnes ont consigné, c'est-à-dire payé une caution pour éviter la prison. Au total, la justice sénégalaise a perçu 200 millions de francs CFA de la part de ces accusés, selon le journal. De l'argent qui reviendra à la population si certains sont reconnus coupables. Tous sont donc interpelés pour « malversations dans l'utilisation des financements spéciaux dédiés à la riposte contre le coronavirus entre 2020 et 2021 ». Le journal cite le procureur qui prévient : « d'autres arrestations suivront ». Pour le moment, toutes les personnes interpellées n'ont pas été jugées et sont donc présumées innocentes. Une présomption d'innocence que le procureur promet de « respecter, comme les droits de la défense » relève le quotidien.</p><p>Pour rappel, tout ça a démarré d'un rapport de la Cour des comptes datant de fin 2022. Elle avait relevé de nombreux cas de surfacturation dans ce fonds Covid-19. Nombreuses « fautes de gestion » de ce milliard d'euros mobilisé par les bailleurs internationaux et l’État sénégalais.</p><h2>La capitale du Mali paralysée par une grève</h2><p>Bamako paralysé entre banques fermées, stations-service prises d'assaut et citoyens inquiets. La capitale malienne fait face à une importante grève depuis ce mercredi, selon la presse locale. Protestations déclenchées par le syndicat national des Banques, Assurances, Établissements Financiers, Commerces et Stations-service, le Synabef.</p><p>Le journal en ligne <strong><a href="https://saheltribune.com/greve-du-synabef-bamako-paralyse-entre-banques-fermees-stations-service-divisees-et-citoyens-inquiets/">Sahel Tribune</a></strong> décrit Bamako : Rideaux fermés sur toutes les « agences de toutes les grandes banques. Aucun guichet automatique opérationnel, retraits ou dépôts impossible, frustration généralisée pour les usagers (…) Dans les marchés et les petits commerces de Bamako, (...) Le blocage des opérations bancaires empêche (...) de passer des commandes, d’acheter des marchandises ou d’être payés. Le tout à la veille de pâques ». Concernant les stations-service, rapporte Sahel Tribune, certaines suivent le mouvement de grève. Comme Total Energies ou Shell. D'autres restent ouvertes et sont prises d'assaut. Enfin, de nombreuses agences d'assurances sont fermées selon le journal <strong><a href="https://bamada.net/greve-du-synabef-plusieurs-banques-et-stations-services-fermees-a-bamako">Bamada</a></strong>.</p><p>Mais alors, pourquoi cette grève ? Et bien selon l'Agence France Presse, le Synabef réclame la libération de trois de ses membres arrêtés il y a un mois dans une affaire de garantie bancaire. Il exige également de meilleures conditions de travail pour ses membres. Des revendications qui ne sont pas relayées par la presse malienne.</p><p>Sahel Tribune « le mouvement social, prévu pour 72 heures, devrait initialement prendre fin ce samedi 19 avril à minuit. Toutefois, le syndicat a d’ores et déjà annoncé une reconduction de 120 heures, du 22 au 26 avril, si aucune solution n’est trouvée avec les autorités ».</p><h2>Des déchets transformés en énergie</h2><p>Les déchèteries africaines pourraient-elles se transformer en mine d'or énergétique ? <strong><a href="https://thepoint.gm/africa/gambia/editorial/from-trash-to-power-how-to-harness-energy-from-africas-garbage-dumps">Le Point Gambien</a></strong> appelle à la reconsidération de ce problème des décharges africaines. Le journal cite une récente étude selon laquelle « dans 44 pays d’Afrique subsaharienne, que 95 % des décharges ne sont pas réglementées ». Ce qui, à terme, crée de véritables problèmes de santé publique : « En se décomposant », explique Le Point Gambien « ces décharges libèrent des gaz à effet de serre nocifs. Pourtant, l'utilisation du méthane pour produire de l'énergie, pourrait permettre au continent d'économiser des milliards de dollars. (...) Ce gaz peut être utilisé pour produire de l'électricité, alimenter des chaudières ou être transformé pour être utilisé dans des véhicules. Les décharges contrôlées sont également conçues pour empêcher les polluants de se répandre dans l'air, le sol ou les eaux souterraines ».</p>
April 17, 2025
<p>« Le buffle et l’hippopotame, s’exclame <strong><a href="https://www.liberation.fr/international/afrique/entre-le-mali-et-le-minier-barrick-gold-un-bras-de-fer-pour-lor-20250416_4RHBCWXRORHTHFJKDDNZ6XIVLI/">Libération</a></strong> à Paris. Ce sont les logos des sociétés minières qui exploitent respectivement l’or de Loulo et de Gounkoto, dans l’ouest du Mali. Cela pourrait aussi être le titre d’un conte retraçant le duel qui oppose le groupe Barrick Gold, géant minier canadien, et le régime militaire de Bamako. L’issue de la bataille reste incertaine mais après un an d’affrontement, la junte a fermé, avant-hier mardi, les bureaux à Bamako de Barrick Gold, deuxième producteur d’or au niveau mondial ».</p><p>« C’est le dernier épisode d’un bras de fer auquel se livrent l’industriel et l’État malien, souligne <strong><a href="https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/04/16/au-mali-le-geant-minier-canadien-barrick-gold-contraint-de-fermer-ses-bureaux_6596607_3212.html">Le Monde Afrique</a></strong>. Le géant minier et Bamako sont en conflit depuis des mois à propos de ce complexe de Loulo-Gounkoto, un des plus importants gisements aurifères au monde, détenu à 80 % par le groupe minier et à 20 % par le Mali. Au nom de la souveraineté économique du pays, le Mali a réformé son code minier et réclame des centaines de millions de dollars d’arriérés d’impôts à Barrick Gold ».</p><h2>L’État en veut plus</h2><p>« Le désaccord entre les deux parties remonte à 2023, précise pour sa part <strong><a href="https://www.malijet.com/actualite_economique_du_mali/301317-bamako-le-siege-de-barrick-gold-ferme-pour-non-paiement-d’impots.html">Malijet</a></strong> à Bamako, après l’adoption par le Mali de ce nouveau code minier qui renforce les prérogatives de l’État dans le secteur aurifère, notamment en augmentant la part de participation publique dans les projets miniers. Barrick Gold, dont le siège mondial est basé à Toronto, avait contesté certaines modalités d’application du nouveau cadre législatif. Malgré plusieurs cycles de négociations, le différend s’est accentué avec la saisie, en janvier dernier, de près de trois tonnes d’or par les autorités maliennes, représentant une valeur d’environ 245 millions de dollars, que le gouvernement estime lié à des obligations fiscales non respectées. (…) Le différend entre Barrick Gold et le Mali, précise encore Malijet, s’inscrit dans un contexte régional marqué par une volonté croissante des États de récupérer davantage de revenus issus de l’exploitation minière, dans un mouvement souvent qualifié de nationalisme des ressources ».</p><h2>« Restaurer la souveraineté économique »</h2><p>En effet, développe <strong><a href="https://www.afrik.com/bamako-ferme-les-portes-de-barrick-gold-bras-de-fer-autour-de-l-or-malien">Afrik.com</a></strong>, « au-delà du différend fiscal, l’affaire cristallise une dynamique plus large : celle d’un Mali déterminé à reprendre la main sur ses ressources naturelles. Depuis les coups d’État de 2020 et 2021, la junte au pouvoir affiche une volonté affirmée de “restaurer la souveraineté économique“, notamment dans le secteur extractif. L’or représente environ un quart du budget national et constitue la première source d’exportation du pays. Dans ce contexte, ce bras de fer avec Barrick Gold illustre une stratégie plus globale de renégociation des termes de la présence étrangère dans l’industrie minière, souvent perçue comme inéquitable par les autorités maliennes ».</p><p>Déjà, résultat important, souligne <strong><a href="https://malijet.com/actualite_economique_du_mali/301180-exploitation-de-l’or-au-mali--assimi-goïta-a-fait-bondir-les-rec.html">Malijet</a></strong>, conséquence de la réforme du code minier : « l’année dernière, l’État malien a enregistré environ 1,4 milliard de dollars de recettes provenant des compagnies exploitant l’or. Soit une hausse vertigineuse de plus de 50% par rapport à l’année précédente. (…) Un contraste saisissant qui souligne, pointe Malijet, l’efficacité du nouveau cadre législatif mis en place par les autorités de transition dirigées par le colonel Assimi Goïta ».</p><h2>La fin d’un cycle ?</h2><p>Reste que Barrick Gold n’entend pas se laisser faire, constate <strong><a href="https://saheltribune.com/mali-vs-barrick-le-bras-de-fer-autour-de-lor-malien-sintensifie/">Sahel Tribune</a></strong> à Bamako. La compagnie canadienne « rappelle son rôle de “partenaire engagé“ du peuple malien. Salaires maintenus, chaîne d’approvisionnement assurée, soutien aux PME locales. L’entreprise met en avant son ancrage territorial. (…) Mais la patience a des limites. Barrick Gold prévient que si le dialogue reste stérile, l’entreprise “poursuivra la voie de l’arbitrage international“. Traduction, les juridictions économiques internationales pourraient bientôt être saisies, avec des conséquences financières et diplomatiques incalculables pour le Mali ».</p><p>Alors, poursuit Sahel Tribune, « à l’heure où l’Afrique s’interroge sur sa souveraineté économique, ce conflit entre l’État malien et Barrick Gold dépasse le simple cadre d’un litige fiscal. Il questionne le modèle même du partenariat public-privé dans les pays riches en ressources naturelles. Faut-il encore croire au “win-win“ (gagnant-gagnant) entre État et multinationales ? Ou bien assiste-t-on à la fin d’un cycle, celui où les contrats miniers se signaient à huis clos, loin des projecteurs citoyens ? Barrick Gold, de son côté, exhorte les autorités à agir “dans l’intérêt du peuple malien“. À défaut, conclut Sahel Tribune, c’est tout un pan de l’économie nationale — plus de 8 % du PIB — qui pourrait s’effondrer comme un château de cartes ».</p>
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